Pierre MARGARA fait surgir de la matière la beauté, la pureté, la sérénité avec une fabuleuse maîtrise.
Fluidité des formes, courbes, transformation ou suppression de certains éléments de l'être pour mieux en mettre d'autres en exergue, épuration des formes afin que le spectateur puisse laisser libre cours à son imaginaire, à ses émotions.
Qu'elle soit à Mexico, à Tokyo, à New-York, à Genève ou à Paris, une oeuvre de Pierre Margara se distingue toujours.
Tous ses originaux sont en bois, noyer ou tilleul. ll refuse tout modelage [même pour des œuvres monumentales]. Il a besoin de chaque coup de ciseau pour exprimer sa sensibilité. La taille directe est, pour lui, le vrai chemin vers la sculpture. Il compare souvent son art au théâtre ou chaque représentation est unique.
Sur scène, le comédien n'a pas droit a une deuxième, voire une troisième prise, contrairement au cinéma.
L’être humain est au cœur de sa création depuis toujours, la femme surtout. Silhouette fine, élancée, tout en douceur, elle est omniprésente : adolescente, femme seule triste, amante fragile ou comblée dans l'étreinte, ou encore sereine dans le creux d'une main — celle du sculpteur ou celle de Dieu — symbolisant l'espérance. Elle peut aussi exprimer la générosité, la paix et l'union des peuples.
La main, qu'il sculptait déjà très jeune avec un art consommé, traverse toute son œuvre. Elle donne la vie, l’amour. elle protège. elle est l’élan de l'humanité, qu'elle force à sublimer. il faut absolument voir sa “main des alizés” au bronze bleu profond que lui inspirent l’élégance et la majesté d'un voilier.
Aujourd’hui, d’une poutre de merisier, Pierre Margara fait naître des visages, des courbes. de fins piliers dans un jeu de transparences, dans les contrastes de douceur et de rugosité. Une étonnante symphonie qui laisse le spectateur bouleversé.
A ses amis qui lui demandent pourquoi il ne quitte pas Megève pour venir s'installer à Paris, il répond qu'il est heureux en Haute-Savoie. Mais ne le croyez pas tout a fait, c'est un voyageur. Ses expositions en France, en Europe et parfois plus loin,l’amènent à rêver et à revenir là où est son coeur. le village de Megève.
Depuis quelques années, il fait très souvent “un petit saut” à Pietra Santa en Toscane. Là, il retrouve ses amis sculpteurs et peut laisser libre court à ses créations en marbre de Carrare dans une ambiance d'atelier digne de l'esprit de la renaissance italienne.
En 40 ans de sculpture. ni l'artiste. ni l'oeuvre n'ont pris une ride. La sagesse semble s'être installée dans l'itinéraire de Margara.